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Je sais ce que tu vas me dire : à qui viendrait l'idée de tester les
transports en commun ? Ben à moi, justement. Parce que même si on prend le bus,
le métro, le train, le jet -pour les plus VIP-tous les jours, il arrive qu'on
ait l'impression de les emprunter pour la première fois. Parce qu'il y a des
jours, comme ça, où il nous arrive des trucs si étranges qu'on croirait avoir
mis les tongs dans la Quatrième Dimension.

L'auteur :   Stella ,28 ans Statut : Alfea team Plus d'infos sur l'auteur

Pour moi, ce week-end là, la Quatrième Dimension avait pour nom de code "
métro".
J'avais décidé de passer un week-end chez une amie parisienne. Le
c& un beau soir de mai. Après un super week-end dont je vous passe les
détails par souci d'anonymat- La presse people sait toujours où me trouver,
c'est terrible-, me voilà prête à repartir pour ma province.

Armée d'un plan du métro et de mon sens de l'orientation (pas de rires
sarcastiques, SVP), je me faufile dans le métro, direction la Gare du Nord. Avec
une dizaine de stations à parcourir, j'ai bien le temps d'observer mes
compagnons de voyage.

A ma droite, tout une famille d'Allemands en partance pour la Gare de l'Est.
A ma gauche, un superbe américain accompagné de sa planche de surf. Oui, une
planche de surf à Paris. Tu comprendras pourquoi ensuite.

Chouette, me dis-je. J'ai là des dialogues en VO allemande d'un côté et de
superbes " paysages " de l'autre. Le voyage touristique et éducatif à la fois.
Que demande le peuple ?
Il demande qu'on le mène à bon port, à vrai dire. Car
à peine une station passée, les hauts parleurs crachottent : " Suite à un
incident technique survenu Gare de l'Est, le trafic est momentanément interrompu
entre les stations Meurappelleplus et Chépukoi et fortement perturbé sur le
reste de la ligne ". Soupirs d'agacement chez les francophones, regards affolés
chez les autres. Me voici priée par mes allemands et mon Ricain de traduire
l'annonce. Une station passe, puis panne. Puis deux stations, puis panne
etc.

Don't Panic : j'en profite pour entamer la conversation avec le Surfeur. Où
j'apprends qu'il vient de Pennsylvanie et part pour Bruxelles après avoir surfé
au Portugal et à Lacanau. Intéressant. Moi qui nage comme un phacochère, je suis
de plus en plus motivée par le Surf. Quant tout à coup, le métro se remet en
route au grand soulagement des Allemands. Pas au mien, car me voilà séparée du
surf par les voyageurs qui s'entassent. Je me serais bien passée du type louche
qui profite de la promiscuité pour se coller à toutes les filles du périmètre.

Arrivée Gare du Nord, je perds de vue mon Américain et tout espoir de
satisfaire ma soif de connaissance sur le surf. Je m'aperçois alors qu'il ne me
reste 5 minutes pour prendre mon billet et avoir ce fichu train. " Tabernacle !
", comme diraient nos amies Québécoises. Je me précipite sur un guichet,
écartant de mon chemin deux malheureux passants et miracle, je suis dans le
train avec une minute d'avance.

Grâce aux transports en commun, en un trajet j'ai eu droit à un beau jeune
homme, un pervers, un sprint et une bonne dose de stress. Que celles qui ont
déjà vécu ça en voiture me fassent signe.

Moralité : un pur slogan : " Vis ta vie à 100% :
prends les transports en commun " (je sais, je sais)

Stella, de l'équipe de Rédaction d'Alféa